Publié le 15 mars 2024

Le choix entre le composite et le bois traité au Québec va bien au-delà du prix d’achat; c’est un arbitrage entre un investissement initial élevé et une tolérance à l’entretien annuel, dicté par la physique des matériaux face à nos hivers rigoureux et nos étés chauds.

  • Le composite exige une installation technique irréprochable (gestion de la dilatation, choix de la couleur) pour éviter des problèmes comme l’ondulation ou une chaleur excessive.
  • Le bois traité reste une option économique et fiable, à condition de démystifier son entretien, notamment le moment optimal pour la première teinture.

Recommandation : Analysez votre tolérance personnelle face à un entretien annuel (ponçage, teinture) versus un investissement initial pouvant atteindre 10 000 $ de plus pour une tranquillité d’esprit conditionnée par une installation experte.

La question revient chaque printemps dans la cour des propriétaires québécois : investir une somme considérable dans une terrasse en composite pour dire adieu à la teinture, ou opter pour le bois traité, économique mais exigeant ? Le calcul semble simple : un coût initial élevé contre des fins de semaine passées le pinceau à la main. Beaucoup présentent le composite comme la solution miracle, une promesse de « plus jamais d’entretien ». En tant qu’entrepreneur, j’ai vu des patios magnifiques, mais aussi des désastres coûteux dans les deux camps.

La discussion dépasse largement le simple dilemme « prix contre entretien ». Elle s’ancre dans la réalité de notre climat. Un matériau qui doit survivre à des canicules de 35°C et des gels profonds à -30°C ne se choisit pas à la légère. Les conseils génériques ne suffisent pas. Il faut parler physique, chimie et ingénierie.

Et si la véritable clé n’était pas de savoir si le composite « vaut le coût », mais de comprendre les points de défaillance techniques méconnus de chaque matériau pour éviter les pièges ? La vraie question est : êtes-vous prêt à payer pour une technologie qui, si mal installée, peut onduler, devenir brûlante ou voir sa garantie s’évaporer ? Ou préférez-vous maîtriser les quelques secrets d’un matériau traditionnel qui, bien entretenu, a fait ses preuves depuis des décennies ?

Cet article n’est pas un argumentaire de vente. C’est une analyse technique, basée sur des faits et l’expérience du terrain. Nous allons décortiquer la performance réelle de ces matériaux face aux saisons québécoises, pour que vous puissiez prendre une décision d’ingénieur, et pas seulement de portefeuille. Nous aborderons les détails cruciaux que les brochures omettent souvent, de la dilatation thermique aux clauses cachées des garanties.

Pour vous guider dans cette analyse comparative, nous allons explorer en détail les questions techniques essentielles qui déterminent la durabilité et l’agrément d’une terrasse au Québec. Voici les points que nous allons couvrir.

Composite au soleil : quelles couleurs choisir pour ne pas se brûler les pieds ?

L’un des reproches les plus courants faits au composite est sa tendance à devenir très chaud au soleil. Ce n’est pas un mythe. La composition plastique du matériau absorbe et retient la chaleur bien plus efficacement que le bois. Cependant, la variable la plus importante n’est pas le matériau lui-même, mais sa couleur. Une planche foncée, qu’elle soit en composite ou en bois teint, absorbera toujours plus de rayonnement solaire.

Le véritable enjeu avec le composite est l’amplitude de cette différence de température. Les tests sont sans équivoque : il peut y avoir jusqu’à 13 degrés Celsius de différence entre une planche composite pâle et une foncée exposées aux mêmes conditions. Pour un propriétaire au Québec, cela signifie qu’une terrasse couleur charbon peut devenir inconfortable, voire dangereuse pour les pieds nus des enfants ou les pattes des animaux lors d’une journée de canicule en juillet.

Échantillons de planches composites du clair au foncé avec thermomètre infrarouge mesurant la température

Le choix de la couleur devient donc un compromis entre l’esthétique désirée et le confort d’utilisation. Les couleurs claires comme le beige, le gris pâle ou les teintes sableuses sont un choix beaucoup plus judicieux pour une terrasse très exposée au soleil. Certains manufacturiers développent des technologies « CoolDeck » qui visent à réduire cette absorption de chaleur, mais même ces produits montrent une accumulation de chaleur significative dans les teintes sombres.

L’analyse comparative des températures de surface est éclairante et démontre que le bois traité teint foncé peut également atteindre des températures élevées, se rapprochant de celles des composites standards.

Températures de surface par couleur et matériau
Matériau / Couleur Écart vs température ambiante Température surface à 27°C ambiant
Composite foncé standard +19 à +42°C 46 à 69°C
Composite clair standard +10 à +25°C 37 à 52°C
Composite CoolDeck +12 à +27°C 39 à 54°C
Bois traité teint foncé +15 à +35°C 42 à 62°C

En fin de compte, si votre cœur balance pour un look moderne et très foncé, il faut accepter que votre terrasse devienne une zone « avec sandales seulement » pendant les après-midis les plus chauds de l’été. Ce n’est pas un défaut du produit, mais une loi de la physique à prendre en compte dans votre projet.

Joints de dilatation : pourquoi votre terrasse en composite ondule-t-elle l’été ?

Une terrasse en composite qui se met à gondoler ou à onduler après son premier été est un spectacle crève-cœur, surtout au vu de l’investissement. Ce phénomène n’est presque jamais dû à un défaut du produit, mais à une mauvaise gestion de la dilatation thermique lors de l’installation. Le composite, étant un mélange de fibres de bois et de plastique, se dilate et se contracte considérablement avec les changements de température.

Le problème est particulièrement aigu au Québec, où la température d’une planche peut passer de -25°C en janvier à +60°C en plein soleil de juillet. Cette variation extrême provoque un mouvement important des planches. Si l’espace nécessaire n’est pas laissé aux extrémités et entre les planches, elles se retrouveront « prises » et n’auront d’autre choix que de se déformer vers le haut, créant des ondulations. Les calculs sont précis : il faut prévoir jusqu’à 5 mm de dilatation par mètre linéaire pour une variation de 60°C. Une planche de 16 pieds (environ 5 mètres) peut donc bouger de près de 2.5 cm (1 pouce) en longueur !

Le secret d’une terrasse en composite plate et durable réside dans le respect scrupuleux des directives du fabricant concernant les joints de dilatation. L’espacement à laisser entre les planches dépend directement de la température ambiante le jour de la pose. Installer en avril par 10°C n’exige pas le même joint qu’une installation en pleine canicule de juillet. C’est un détail technique qui fait toute la différence entre un projet réussi et un échec coûteux.

Votre plan d’action : l’espacement selon la température d’installation

  1. Installation par temps froid (moins de 10°C) : Le matériau est contracté. Prévoyez un espacement plus large de 6 mm entre les planches pour anticiper la dilatation estivale.
  2. Installation par temps tempéré (10°C à 30°C) : C’est la condition idéale. Maintenez l’espacement standard recommandé par le fabricant, généralement de 4 à 5 mm.
  3. Installation par temps chaud (plus de 30°C) : Le matériau est déjà dilaté. Réduisez l’espacement à 3 mm seulement, car il se contractera en hiver.
  4. Contrainte structurelle : Laissez toujours un jeu d’au moins 10 mm entre l’extrémité des planches et toute structure fixe (mur de maison, poteau).
  5. Gestion des grandes longueurs : Pour les terrasses de plus de 6 mètres, prévoyez des joints de dilatation intermédiaires (avec double solive) pour diviser le mouvement.

Ignorer cette physique simple est la recette d’un désastre. Un installateur professionnel saura non seulement suivre ces règles, mais aussi anticiper le comportement de la terrasse en fonction de son orientation et de son exposition au soleil. C’est ce genre d’expertise qui justifie de faire appel à un pro pour un matériau aussi technique.

Composite encapsulé vs traditionnel : lequel résiste le mieux aux taches de gras ?

Toutes les planches de composite ne sont pas créées égales. L’une des plus grandes évolutions de ce matériau concerne sa surface. On distingue principalement deux types : le composite traditionnel (ou de première génération) et le composite encapsulé (ou « capped composite »). Cette distinction est capitale, notamment en ce qui concerne la résistance aux taches, un point sensible pour quiconque aime recevoir et faire des BBQ sur son patio.

Le composite traditionnel est un mélange homogène de fibres de bois et de plastique. Bien que résistant, le bois en surface reste légèrement poreux et peut absorber les liquides, en particulier les graisses. Une tache de sauce BBQ ou de vin rouge qui n’est pas nettoyée rapidement peut laisser une marque permanente. C’est l’une des raisons des premières déceptions avec ce matériau.

Comparaison visuelle de deux échantillons de composite avec taches de sauce BBQ, l'un encapsulé propre, l'autre traditionnel taché

Pour contrer ce problème, les fabricants ont développé le composite encapsulé. Le cœur de la planche reste un mélange bois/plastique, mais il est recouvert sur 3 ou 4 côtés d’une couche protectrice 100% polymère (PVC ou polyéthylène). Cette « capsule » est non poreuse et agit comme une véritable barrière contre les taches, l’humidité et la décoloration due aux UV. Sur une planche encapsulée, le ketchup ou la graisse de burger perleront en surface et pourront être essuyés facilement, même des heures plus tard. Pour une utilisation intensive au Québec, où les terrasses sont le théâtre de nombreux repas estivaux, le choix d’un composite encapsulé est presque une nécessité pour garantir la longévité esthétique de l’investissement.

Bien que plus chers, les composites encapsulés sont aujourd’hui la norme pour les produits de milieu et haut de gamme. Ils offrent la meilleure performance globale pour notre climat, car la couche protectrice empêche également la reprise d’humidité, un facteur qui contribue à la stabilité dimensionnelle du matériau face aux cycles de gel et de dégel. Choisir un composite non encapsulé aujourd’hui, c’est opter pour une technologie dépassée et s’exposer sciemment à des problèmes de taches et de vieillissement prématuré.

Ainsi, lorsque vous comparez les prix, assurez-vous de comparer des produits de même technologie. Un composite traditionnel moins cher n’est pas une aubaine, c’est simplement un produit d’une génération antérieure avec des performances inférieures.

Vis cachées : le système de clips est-il assez solide pour les hivers québécois ?

L’attrait esthétique du composite vient souvent de son fini impeccable, sans aucune vis apparente. Ce résultat est obtenu grâce à des systèmes de fixation par clips cachés qui s’insèrent dans les rainures sur le côté des planches. Mais cette élégance soulève une question légitime et cruciale pour notre climat : ce système est-il assez robuste pour endurer la rigueur des hivers québécois ?

La réponse est oui, à condition de choisir le bon type de clips. La principale menace en hiver n’est pas tant le froid que le poids de la neige et les cycles de gel/dégel. Une terrasse doit pouvoir supporter des charges importantes, qui, selon les normes de construction québécoises pour terrasses, peuvent atteindre 150 kg/m² avec de la neige mouillée. De plus, les matériaux travaillent constamment sous l’effet des variations de température, ce qui met les fixations à rude épreuve.

L’expérience des installateurs professionnels au Québec est claire : il faut privilégier les clips en acier inoxydable. Bien qu’il existe des clips en plastique, souvent moins chers, ils présentent un risque de fragilisation à très basse température. Un plastique peut devenir cassant à -30°C et se rompre sous la charge ou le mouvement du platelage. L’acier inoxydable, lui, conserve ses propriétés mécaniques et sa flexibilité même dans un froid extrême, assurant une fixation solide et durable. Il résiste aussi parfaitement à la corrosion causée par l’humidité et les sels de déglaçage (bien que leur usage soit déconseillé sur le composite).

De plus, un bon système de clips est conçu pour accompagner la dilatation et la contraction des planches. Il ne bloque pas le mouvement, mais le guide, ce qui est essentiel pour prévenir les ondulations mentionnées précédemment. En ce qui concerne la sécurité, les textures de surface des composites modernes sont généralement conçues pour être antidérapantes, même mouillées. Cependant, comme pour toute surface, le verglas reste un danger et rendra n’importe quelle terrasse glissante.

En somme, le système de vis cachées est parfaitement adapté au Québec, mais il ne faut faire aucun compromis sur la qualité des clips. Opter pour l’acier inoxydable est une police d’assurance peu coûteuse pour garantir l’intégrité structurelle de votre investissement de plusieurs milliers de dollars pour les décennies à venir.

Garantie anti-décoloration : que couvre-t-elle réellement après 10 ans ?

Les garanties de 25, 30, voire 50 ans offertes par les fabricants de composite sont un argument de vente majeur. Elles semblent promettre une tranquillité d’esprit absolue. Cependant, il est impératif de lire les petits caractères, car la réalité de ce qui est couvert, surtout après une décennie sous le soleil et la neige du Québec, est souvent plus nuancée.

La garantie la plus importante est celle contre la décoloration et les taches. Les fabricants ne garantissent pas une absence totale de changement de couleur, ce qui est normal pour tout matériau exposé aux éléments. Ils garantissent que la décoloration ne dépassera pas un certain seuil, souvent mesuré en unités Delta E (une mesure de la différence de couleur perceptible par l’œil humain). Une variation jugée « acceptable » et donc non couverte est généralement de l’ordre de 5 unités Delta E. Concrètement, votre terrasse peut pâlir visiblement sans que cela ne déclenche la garantie.

De plus, la plupart des garanties sont proratisées. Cela signifie que leur valeur diminue avec le temps. Pendant les 10 premières années, vous pourriez obtenir un remplacement complet des planches défectueuses (mais rarement les coûts de main-d’œuvre). Mais après cette période, le remboursement décroît. Par exemple, sur une garantie de 25 ans, après 12 ans, vous pourriez ne recevoir que 50% de la valeur des matériaux. Après 20 ans, ce chiffre pourrait tomber à 10%.

Enfin, les exclusions sont nombreuses. Les dommages causés par l’utilisation de produits chimiques agressifs, de pelles métalliques pour le déneigement, ou de laveuses à haute pression trop puissantes (généralement au-delà de 1750 PSI) annuleront la garantie. Il en va de même pour les dommages causés par les sels de déglaçage, qui sont une exclusion quasi universelle. Pour préserver vos droits, une discipline rigoureuse est nécessaire.

Checklist pour préserver votre garantie composite

  1. Archivage : Conservez précieusement tous les documents d’achat, la facture de l’installateur professionnel et la documentation de la garantie.
  2. Entretien conforme : Nettoyez votre terrasse annuellement, en utilisant uniquement les produits de nettoyage doux recommandés par le fabricant.
  3. Lavage contrôlé : N’utilisez jamais une laveuse à pression dont la puissance dépasse le seuil spécifié par le fabricant (souvent 1750 PSI ou 120 bars).
  4. Déneigement prudent : Utilisez exclusivement des pelles en plastique pour déneiger votre terrasse. Les pelles en métal peuvent rayer la surface et annuler la garantie.
  5. Documentation immédiate : Au moindre signe de problème (tache anormale, décoloration excessive), prenez des photos datées et contactez le détaillant ou le fabricant sans tarder.

La garantie est un filet de sécurité, pas une solution miracle. Elle protège contre les défauts de fabrication, mais ne remplace pas une installation correcte et un entretien approprié. Sa valeur réelle dépend de votre capacité à suivre les règles du jeu fixées par le fabricant.

Quand teindre le bois traité neuf : faut-il vraiment attendre un an ?

C’est l’un des mythes les plus tenaces dans le monde de la terrasse : il faudrait attendre une année complète avant de teindre du bois traité neuf. Cette idée reçue vient de l’époque où le bois était saturé de produits de traitement et devait « sécher » et « suer » avant qu’une teinture puisse y adhérer. Si attendre n’est jamais une mauvaise idée, cette règle n’est plus une fatalité aujourd’hui, et attendre trop longtemps peut même être contre-productif.

Le critère déterminant pour teindre le bois n’est pas le temps, mais son taux d’humidité. Une teinture ne peut pas pénétrer correctement un bois gorgé d’eau. La recommandation clé, notamment selon les recommandations de CAA-Québec pour l’entretien des terrasses, est d’attendre que le bois atteigne un taux d’humidité de 15% ou moins. Un hygromètre à bois, un outil peu coûteux, est le moyen le plus sûr de le vérifier. Sans cet outil, le « test de la goutte d’eau » est un bon indicateur : déposez quelques gouttes d’eau sur le bois. Si elles sont absorbées en quelques minutes, le bois est prêt. Si elles perlent en surface, il est encore trop humide.

Étude de cas : Impact du moment de la teinture

Une terrasse en bois traité installée en avril au Québec, bien exposée au soleil et au vent, peut voir son taux d’humidité chuter rapidement. Souvent, dès le mois de juillet de la même année, elle est prête à être teinte. Attendre jusqu’au printemps suivant signifie laisser le bois neuf sans protection contre les rayons UV pendant près d’un an. Les UV sont le premier facteur de dégradation du bois : ils grisent la surface et la rendent plus poreuse. Teindre le bois dès qu’il est sec permet de le protéger immédiatement, de préserver sa couleur neuve et de maximiser la durée de vie de la teinture. De plus, de nouvelles teintures pour bois humide sont maintenant disponibles, permettant une application quasi immédiate après la construction, protégeant le bois dès le premier jour.

Attendre un an n’est donc pas seulement inutile dans bien des cas, mais cela expose inutilement votre bois neuf aux agressions du soleil. La stratégie moderne et efficace consiste à surveiller le séchage du bois et à appliquer une première couche de protection dès que possible. Cela assure une meilleure longévité à votre terrasse et vous évite une étape de préparation plus ardue (nettoyage et ponçage d’un bois grisaillé) l’année suivante.

En conclusion, oubliez la règle de l’année. Testez votre bois, et dès qu’il est prêt, protégez-le. C’est le meilleur départ que vous puissiez donner à votre terrasse en bois traité.

Vinyle qui ondule : pourquoi votre revêtement gondole au premier été chaud ?

Au-delà du composite, une autre alternative synthétique gagne en popularité : les planches de terrasse en PVC (vinyle). Promettant une absence totale de matière organique (pas de fibres de bois), le PVC est souvent présenté comme la solution ultime contre la moisissure et la pourriture. Cependant, il partage un point faible avec le composite, mais de manière encore plus prononcée : la dilatation thermique.

Si vous trouvez que le composite bouge avec la chaleur, attendez de voir le PVC. Ses propriétés physiques font qu’il se dilate et se contracte encore plus. En effet, le PVC se dilate 20% de plus que le composite standard dans des conditions similaires. Cela signifie que toutes les précautions mentionnées pour le composite (espacement entre les planches, jeu aux extrémités) doivent être appliquées avec encore plus de rigueur pour une terrasse en vinyle.

Une terrasse en PVC qui gondole est presque toujours le résultat d’une installation qui n’a pas laissé assez d’espace pour ce mouvement. Les installateurs doivent prévoir un jeu en bout de planche encore plus important (souvent 8-10 mm) et utiliser des systèmes de fixation spécifiques qui permettent ce glissement. De plus, une ventilation maximale sous la terrasse est cruciale. Une sous-face mal aérée peut créer un piège à chaleur, augmentant la température des planches et amplifiant la dilatation.

Comme pour le composite, le choix de la couleur est déterminant. Les couleurs très foncées en PVC sont particulièrement à risque, car elles absorbent une quantité de chaleur qui peut pousser le matériau à ses limites physiques. Pour ces raisons, de nombreux professionnels recommandent de se limiter à des couleurs claires ou moyennes pour les terrasses en PVC, surtout si elles sont en plein soleil. Une installation par temps très chaud ou très froid est également plus risquée, car il devient difficile d’estimer le jeu de dilatation correct.

Le vinyle a des avantages indéniables en termes de résistance à l’humidité, mais son instabilité dimensionnelle en fait un matériau très technique, qui ne pardonne aucune erreur d’installation. C’est un excellent produit, mais uniquement entre les mains d’un installateur qui en maîtrise parfaitement les caprices thermiques.

À retenir

  • La physique avant l’esthétique : Le choix de la couleur d’une planche composite n’est pas qu’un choix de design; c’est une décision technique qui impacte directement la température de surface de votre terrasse de plusieurs dizaines de degrés.
  • L’installation est reine : La dilatation est l’ennemi numéro un des terrasses synthétiques. Une installation qui ne respecte pas les jeux d’espacement en fonction de la température ambiante est la cause quasi certaine des ondulations.
  • La garantie n’est pas magique : Les garanties de 25 ans sont souvent proratisées et remplies d’exclusions. La durabilité de votre investissement dépend plus de l’entretien et du respect des consignes que de la garantie elle-même.

Bois traité brun ou vert : y a-t-il une différence de qualité ou juste de couleur ?

Lors du choix d’une terrasse en bois traité, une question simple se pose souvent au centre de rénovation : faut-il prendre le bois verdâtre traditionnel ou le bois qui arbore déjà une teinte brune ? Beaucoup de gens pensent que le bois brun est de « meilleure qualité » ou « mieux traité ». En réalité, il n’y a aucune différence en matière de durabilité ou de qualité de traitement.

La différence entre le bois traité vert et brun n’est pas la qualité du traitement de préservation – les deux utilisent des agents à base de cuivre conformes aux normes canadiennes – mais l’ajout d’un pigment dans le bois brun.

– Spécialiste en matériaux, Guide des matériaux de terrasse

Le traitement de préservation du bois vendu au Canada est standardisé. Il s’agit le plus souvent d’un traitement à l’ACQ (Quaternaire de Cuivre Alcalin), qui est responsable de la teinte verdâtre initiale du bois. Ce traitement protège efficacement le bois contre la pourriture, les champignons et les insectes. Le bois traité brun subit exactement le même processus de préservation. La seule différence est l’ajout d’un pigment brun dans la solution de traitement. Ce pigment donne au bois une couleur initiale plus proche de celle du cèdre, ce que beaucoup trouvent plus esthétique dès l’installation.

Cette différence est purement cosmétique et temporaire. Que le bois soit vert ou brun au départ, il finira par grisonner sous l’effet des rayons UV s’il n’est pas protégé par une teinture. Le bois brun a simplement une longueur d’avance esthétique la première année. L’entretien requis et la durée de vie (25-30 ans pour la structure) sont absolument identiques. Le bois brun est généralement vendu 10 à 15% plus cher, un coût qui ne paie que pour cette coloration initiale.

La comparaison entre ces deux options est donc simple : le choix dépend uniquement de votre budget et de vos préférences esthétiques pour la première saison.

Comparaison bois traité vert vs brun
Caractéristique Bois traité vert Bois traité brun
Agent de préservation ACQ (cuivre) ACQ + pigment brun
Prix moyen Base +10-15% plus cher
Vieillissement Gris argenté Ton délavé beige
Durabilité 25-30 ans 25-30 ans (identique)
Entretien requis Identique Identique

Comprendre que la différence est purement cosmétique permet de faire un choix éclairé et d’éviter de payer plus cher pour une qualité qui n’est pas supérieure.

En fin de compte, que vous choisissiez le vert ou le brun, le destin de votre terrasse est le même : elle aura besoin d’une bonne couche de teinture pour la protéger des éléments et conserver une belle apparence au fil des ans. L’investissement réel se situe dans la qualité de cette protection, pas dans la couleur initiale du bois.

Questions fréquentes sur la durabilité des terrasses au Québec

Qu’est-ce qu’une variation de couleur acceptable selon les fabricants de composite?

Une variation ne dépassant pas 5 unités Delta E est généralement considérée comme normale et non couverte par la garantie. Cela correspond à un léger pâlissement visible à l’œil nu.

Les dommages causés par le sel de déglaçage sont-ils couverts par la garantie du composite?

Non, la quasi-totalité des garanties de composite excluent spécifiquement les dommages causés par les sels de déneigement et le chlorure de calcium. Il est recommandé d’utiliser du sable ou des produits alternatifs sécuritaires pour le composite.

Comment fonctionne une garantie proratisée après 10 ans?

La valeur du remboursement diminue progressivement avec le temps. Par exemple, pour une garantie de 25 ans, après la 12e année, vous pourriez recevoir seulement 50% de la valeur des planches défectueuses, et ce pourcentage continue de baisser chaque année. Les frais de main-d’œuvre pour le remplacement sont presque toujours exclus.

Rédigé par Simon Beaulieu, Compagnon menuisier-charpentier CCQ et expert en finition intérieure. Spécialiste des revêtements de sol, de la céramique et de l'installation de cuisines et salles de bain.